La grande dame du folklore wallon
PAR lily portugaels
Elle s’est éteinte en 1998, à l’âge de 91 ans. On a dit qu’elle était la grande dame du folklore liégeois. Et c’est bien vrai. Sa beauté, son élégance, sa culture ont donné pendant de nombreuses années ses lettres de noblesse au folklore wallon.
Fanny Thibout est née en 1907 à Liège où elle a fait ses études, où elle a appris la danse. Liège où elle a transmis son expérience comme professeur d’expression corporelle. C’est elle qui, avec la compagnie qu’elle a fondée et qui porte son nom, a fait découvrir le folklore de Wallonie dans le monde entier.
Un livre particulièrement intéressant vient d’être publié par la Compagnie folklorique Fanny Thibout. Sous le titre « Fanny Thibout… Son folklore… Ses amis », M .Jacques Bonfond, secrétaire de la Compagnie Folklorique, a réuni des documents très intéressants dont la plupart se trouvaient dans les archives de Fanny Thibout.
Il ne s’agit pas d’une biographie et on regrette un peu, tout de même, qu’il n’y ait pas un peu plus de renseignements et de photos, sur la vie et la personnalité de Fanny Thibout. Ce sera peut-être pour une autre fois. Mais, tel qu’il est, ce livre est une mine d’informations (avec des partitions et des paroles de chansons) sur les traditions folkloriques en Wallonie et plus particulièrement celles qui ont trait aux danses populaires : danses de fêtes, danses paroissiales et familiales, danses villageoises, danses de salon, de bal et même de cour.
Plusieurs articles ,écrits par Fanny Thibout, révèlent combien sa recherche aux racines des traditions populaires, était savante et minutieuse. Les descriptions des différentes danses sont précieuses et font toucher du doigt l’authenticité de ce folklore. A travers Maclote, Quadrille, Allemande, Polonaise, Passe-Pied ou Arèdge, on découvre aussi la vie des villages d’autrefois. On peut aussi constater, en lisant ces lignes, dans lesquelles elle explique parfois les origines ou les transformations d’une danse populaire, combien Fanny Thibout était une fine psychologue.
La deuxième partie du livre est consacrée à des témoignages des « Amis de Fanny Thibout » et l’on se rend compte de l’influence de cette femme sur bien des gens. Une influence qui fait encore qu’aujourd’hui la compagnie qui se réclame de son nom à laquelle s’est ajoutée celle des Tiesses di hoye (Têtes de houille), un groupe créé à l’intention des enfants, perpétue parfaitement la philosophie de la fondatrice.
Feuilleter ce livre sera un véritable plaisir pour les Liégeois qui se souviennent de Fanny Thibout, enthousiaste, rigoureuse, perfectionniste, portant avec finesse et séduction tous les costumes des marchandes liégeoises du passé dont celui de la marchande de fraises, avec l’immense panier sur la tête.
Pour ceux qui sont trop jeunes pour l’avoir connue, cet ouvrage fera comprendre le succès que Fanny Thibout et sa compagnie obtinrent dans de nombreux pays. Sa plus belle réussite est sans doute d’avoir laissé derrière elle une compagnie qui lui fait honneur et qui illustre parfaitement une de ses réflexions : « Le folklore est le dernier refuge de la diversité ».
Rens. Compagnie Folklorique Fanny Thibout. 15 rue Louis. 4610 Beyne-Heusay.
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